C'est quoi la biodiversité ?
Le monde du vivant passionne et inquiète. Les semences sont ainsi devenues un secteur considéré comme stratégique car il est en relation tout autant avec les questions liées à la biodiversité qu’avec celles relatives à l’alimentation.
UN MOT RÉCENT
Le mot « biodiversité » est directement traduit de l’anglais biodiversity, contraction de biological diversity (bios, en grec, signifie la vie).
S’il est devenu très courant, ce terme est en fait assez récent : il a intégré les dictionnaires français dans les années 1990.
LA DIVERSITÉ DU VIVANT
La terre est peuplée d’une multiplicité étonnante d’êtres vivants : végétaux, animaux, micro-organismes constituent des chaînes en constante interaction et adaptation à leur milieu. Cette diversité est parfois bien visible à l’œil nu : diversité des écosystèmes – déserts, récifs coralliens, forêts, surfaces cultivées… – et, au sein de ces derniers, des espèces.
Mais la diversité se cache aussi dans les cellules, au cœur des gènes, présents dans tout être vivant. Cette diversité, dite génétique, est la plus fondamentale : une seule différence de gène entre deux individus d’une même espèce peut entraîner une variation biologique.
La biodiversité exprime donc la variabilité, sous toutes ses formes, des organismes vivants.
UNE CONSTANTE ÉVOLUTION
La biodiversité s’est tissée au cours de milliards d’années, au gré des événements géologiques, des aléas climatiques, des interactions entre les espèces, du jeu des pressions évolutives et de l’adaptation. On a même connu, au cours des temps géologiques, des disparitions brutales d’espèces, comme celle des dinosaures, il y a 66 millions d’années. Dans l’évolution récente, les hommes ont aussi largement leur part : ils ont contribué à la diversification des espèces en sélectionnant ou en privilégiant celles qui leur étaient utiles. Ils ont également participé à l’extinction de nombre d’entre elles.
Le constat aujourd’hui est inquiétant. Les experts indiquent que la moitié des espèces vivantes pourrait s’éteindre d’ici un siècle, compte tenu du rythme actuel de leur disparition. Selon le dernier rapport de l’IPBES* (Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques), paru en 2019, 1 million d’espèces animales et végétales sont aujourd’hui menacées d’extinction, notamment au cours des prochaines décennies, ce qui n’a jamais eu lieu auparavant dans l’histoire de l’Humanité.
Les experts ont pour la première fois classé les cinq facteurs influant directement sur le déclin de la nature. Par ordre décroissant, ce sont :
- les changements d’usage des terres et de la mer
- l’exploitation directe de certains organismes
- le changement climatique
- la pollution
- les espèces exotiques envahissantes
LA BIODIVERSITÉ AGRICOLE
En agriculture, la biodiversité a été très largement enrichie par l’homme à partir d’espèces sauvages qu’il a domestiquées depuis la préhistoire.
L’homme a ainsi créé des races pour les animaux et des variétés pour les plantes, il a largement recomposé le paysage.
Le patrimoine génétique des plantes, sans cesse amélioré pour leurs usages, est contenu dans les semences, ou graines.
QUELQUES CHIFFRES ISSUS DU RAPPORT DE L’IPBES*
- 8 millions : nombre total estimé d’espèces animales et végétales sur la terre (dont 5,5 millions d’insectes)
- Jusqu’à 1 million : nombre d’espèces menacées d’extinction
- Depuis 1900, les espèces locales ont diminué d’au moins 20% dans la plupart des grands habitats terrestres
- Depuis 1970, la population mondiale a plus que doublé, de 3,7 à 7,6 milliards d’habitants
- Depuis 1970, le nombre d’espèces exotiques envahissantes par pays a augmenté d’environ 70% (dans les 21 pays qui ont présenté des données détaillées)
*Souvent décrit comme le « GIEC pour la biodiversité », l’IPBES est un organisme intergouvernemental indépendant comprenant plus de 130 Etats membres. Mis en place par les gouvernements en 2012, il fournit aux décideurs des évaluations scientifiques objectives sur l’état des connaissances sur la biodiversité de la planète, les écosystèmes et les contributions qu’ils apportent aux populations, ainsi que les outils et les méthodes pour protéger et utiliser durablement ces atouts naturels vitaux. Pour en savoir plus sur l’IPBES et ses évaluations : www.ipbes.net.