L'enjeu des ressources génétiques
Depuis toujours, l’Homme a puisé dans le formidable potentiel de la biodiversité les ressources dont il avait besoin pour se vêtir, se nourrir ou se soigner et, plus récemment, développer son industrie. Du fait de leur nature héréditaire, ces ressources sont qualifiées de « ressources génétiques » : le terme est apparu dans les années 1960, à l’époque où s’est posé le problème de l’érosion génétique.
Les ressources génétiques concernent trois types d’êtres vivants. On distingue en effet les ressources animales, végétales et microbiennes.
Un patrimoine à préserver
Certaines de ces ressources sont utilisées aujourd’hui ; d’autres constituent les « réservoirs » de demain pour des besoins encore inconnus.
Dans le domaine végétal, elles concernent aussi bien les plantes cultivées que les espèces sauvages et le matériel génétique employé en sélection : on parle de ressources « phytogénétiques ».
CONSERVER LES RESSOURCES GÉNÉTIQUES
L’Homme a longtemps agi comme si les ressources naturelles étaient inépuisables. On sait aujourd’hui qu’il n’en est rien !
Si l’on veut assurer les conditions de vie des générations futures, il convient de mener dès aujourd’hui des politiques actives de préservation. Dans le domaine végétal, celles-ci passent à la fois par la conservation de la biodiversité des espèces et de leur milieu, et par le développement de banques de semences.
Le défi majeur de ce siècle sera de nourrir une population en croissance exponentielle : la FAO (Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture) prévoit ainsi qu’à l’horizon 2050, la population mondiale atteindra les 9,8 milliards d’habitants ! Cette explosion démographique s’accompagne d’une intensification et d’une uniformisation de l’agriculture ; le développement urbain s’effectue au détriment des espaces naturels ou agricoles. Tous ces facteurs ont pour conséquence la régression des ressources génétiques végétales. Or, chaque ressource génétique est vivante ; sa perte est irrémédiable. Il est urgent d’agir.
Vavilov, un précurseur
L’agronome russe Vavilov fut le premier, dès 1916, à parcourir le monde de façon systématique pour recenser la diversité végétale au sein des espèces. De ses voyages, il ramena une extraordinaire collection de plantes, comprenant, entre autres, 31.000 échantillons de blés.
Incarcéré durant les purges staliniennes, Vavilov mourut en 1943. L’Union soviétique l’a réhabilité dès le milieu des années 1950, avant de donner son nom à l’Institut National des Plantes.