La chaîne de triage et de traitement des semences
Pour éliminer toutes les graines étrangères (autres céréales, adventices…), les stations des semences utilisent toute une série d’appareils de triage. Chaque appareil à ses performances propres. C’est leur succession et leur complémentarité qui permettent l’élimination de tous les déchets. La succession de ces appareils est appelée chaîne de triage.
LA CHAÎNE DE TRIAGE
Le responsable de la station de semences doit éliminer d’un lot de semences les déchets gênant la régularité du semis (paille, cailloux, terre), les graines de mauvaises herbes et les grains inaptes à germer (brisés, parasités, échaudés, germés) ; ceci quelle que soit l’année et les conditions de culture qui auraient pu perturber le programme de désherbage ou favoriser le développement d’adventices particulières.
Pour cela, toute une série d’appareils spécialisés toujours plus performants, alliée au savoir–faire des opérateurs d’une station de semences, permet de réaliser cette transformation et d’assurer un niveau de qualité élevée, très supérieur aux normes officielles.
Le débit moyen d’une chaîne de triage industrielle est supérieur à 150 quintaux/heure contre 40 en 1972.
Avant d’être commercialisées, les semences sont traitées contre les maladies et les parasites.
Rôle de chaque appareil de triage
Le pré-nettoyeur permet d’enlever les déchets les plus grossiers ; l’ébarbeur, dans le cas de l’orge, élimine les barbes de cette espèce, le nettoyeur-séparateur poursuit le tri en fonction de la taille des déchets et élimine la plus grosse partie des déchets. Les petites particules de terre, la paille, les enveloppes des grains, par exemple, sont ainsi éliminées d’emblée.
Puis d’autres machines prennent le relais. Les trieurs alvéolaires opèrent une sélection en fonction de la forme des grains, tandis que le calibreur élimine ceux de faible diamètre (notamment cassés) et homogénéise le lot de semences. Enfin la table densimétrique, outil de précision spécifique aux stations industrielles, finalise le triage en séparant les grains selon leur densité, éliminant les grains malades, échaudés ou germés.
Chaque appareil a ses caractéristiques propres, mais seuls la complémentarité des appareils, le choix des grilles et le réglage des vitesses, permettent aux professionnels du triage d’éliminer toutes les graines étrangères.
Pourcentage de déchets éliminés
Le pourcentage de déchets dans les stations de semences est très variable selon les espèces et les conditions de l’année. On peut établir le pourcentage moyen à 19% de déchets pour le blé tendre. On peut également détailler ce pourcentage en fonction de chaque type d’appareil.
Si le nettoyeur-séparateur enlève le plus gros des déchets, il ne permet pas d’éliminer toutes les graines étrangères. Il améliore en fait la qualité et les performances du travail des appareils qui le suivent dans la chaîne de triage.
Enfin, rappelons, que la réussite du triage commence dès la multiplication au champ. Ainsi, pour faciliter ce travail en station de semences, les agriculteurs-multiplicateurs suivent un cahier des charges précis, choix des précédents culturaux, désherbage optimal, protection contre les maladies, ou encore qualité des conditions de récolte et de stockage. Ils contribuent aussi à l’élimination des graines indésirables, facilitant ensuite le triage en station.
EN RÉSUMÉ
La station de semences est le seul outil industriel qui propose une combinaison de machines toujours plus performantes, alliée au savoir-faire de ses opérateurs hautement qualifiés, pour un résultat optimisé.
L’enchaînement d’outils spécifiques et complémentaires adaptés au besoin de chaque lot de semences, garantie au final l’obtention d’un lot conforme aux fortes exigences des agriculteurs en termes de qualité sanitaire, de pureté spécifique et variétale et bien sûr de faculté germinative.
Ainsi, alors que la norme minimale de germination en semences certifiées de blé est de 85%, la faculté germinative moyenne de blé tendre est de 96,3% pour la campagne 2018-19 (étude sur 1219 lots).
Dans le cadre du travail à la ferme, le tri consiste à un passage dans un simple nettoyeur-séparateur. Ce qui revient à dire que moins de 54% des déchets totaux potentiels sont éliminés à la ferme. Pour les prestataires mieux équipés, l’utilisation d’une table densimétrique est possible mais avec un plan de travail beaucoup plus réduit (par rapport à celui en station de semences) et les réglages sont minimes.