Ressources pédagogiques de la filière semences
0

La production de fourrage

Pour tirer le meilleur parti d’une prairie, il faut tout d’abord raisonner le choix de l’espèce et ensuite celui de la variété tout en bénéficiant du progrès génétique. Mais après cette phase de décision intervient la phase de gestion de la prairie. Avoir conscience de l’évolution des qualités alimentaires au fil des semaines est primordial pour atteindre ses objectifs. Il en va de même sur l’intégration de la saisonnalité de la production d’une prairie.

RENDEMENT ET QUALITÉ ALIMENTAIRE

En fonction des objectifs de l’éleveur, l’objectif de la prairie peut être différent. Certains vont par exemple miser sur la qualité alors que d’autres préfèreront avoir des rendements plus importants. Il n’est pas possible de concilier qualité et rendement donc un compromis est à faire pour la date de récolte. Ce compromis se trouve en moyenne autour du stade « début épiaison ».

Le rendement est un critère important pour le choix des espèces et variétés de plantes fourragères. Il existe des différences sensibles entre les espèces mais aussi entre les variétés d’une même espèce. Le tableau ci-après donne des fourchettes indicative de rendement, en bonne condition agricole et en milieu favorable. On retrouve des rendements moyens sur l’année d’implantation et sur les années suivantes.

Toutefois, le rendement dépend beaucoup de l’adaptation de l’espèce et de la variété au sol et au climat et du mode d’exploitation de la prairie (fertilisation, dates des différentes exploitations en pâtures ou en fauche). Ce qui intéresse l’éleveur, c’est de disposer d’un rendement suffisant, facile à utiliser en pâture ou en fauche, à différentes périodes de l’année.

Enfin, ce qui compte le plus, ce n’est pas le rendement en tonnes de matière sèche à l’hectare, mais le rendement qui pourra être valorisé par les animaux. Ce rendement dépend de l’appétence, de la valeur énergétique et de la valeur azotée du fourrage.

Espèce Rendement
année du semis
Rendement
années suivantes
Brome 4 – 12 12 -18
Dactyle 5 – 8 13 – 17
Fétuque élevée 4 – 8 14 – 18
Fétuque des prés 4 – 9 10 – 15
Fléole des prés 1 – 5 11 – 16
Ray-grass anglais 4 – 10 10 – 16
Ray-grass hybride 5 – 11 10 – 16
Ray-grass d’Italie 6 – 12 11 – 16
Luzerne 4 – 8 15 – 20
Trèfle violet 3 – 8 13 – 16
Trèfle blanc 1 – 4 8 – 10

LA POUSSE SAISONNIÈRE

Le schéma ci-dessous a pour but de montrer que, quel que soit le système fourrager de l’éleveur, il est intéressant de chercher à mieux étaler la production d’herbe au cours de l’année par rapport à la pousse des prairies naturelles représentée par la courbe en « dos de chameau ».

  • Le premier cas est celui des exploitations plutôt extensives où la surface en herbe est importante, elle est la plus fréquente en élevage allaitant. Les animaux sont au pâturage pendant toute la saison de végétation. Les excédents sont récoltés et stockés pour la période hivernale.
  • Le deuxième cas est le plus fréquent, surtout en élevage laitier. La pousse de l’herbe est insuffisante pour nourrir le troupeau au pâturage en été.
  • Le troisième cas est celui des élevages intensifs où une grande partie de l’alimentation provient de fourrage conservé ou acheté à l’extérieur.