La filière semences de sorgho en France et ses enjeux

Récolte d’une parcelle de sorgho semences – © SEMAE / Paul Dutronc

Parallèlement à l’augmentation des surfaces cultivées en grain et en ensilage, la production de semences s’est développée très vite en France à partir des années 80, afin d’assurer l’approvisionnement du marché avec des variétés adaptées aux conditions pédoclimatiques. La filière s’est progressivement structurée pour garantir technicité et qualité. Résultat, depuis plusieurs années, la France est le 1^er producteur européen de semences de sorgho, devant la Hongrie et l’Espagne.

Dans l’Union européenne, après avoir fortement chuté en 2016, les surfaces de multiplication de semences sont reparties à la hausse, atteignant plus de 2.100 hectares en 2021, soit leur plus haut niveau.

En France, les surfaces de multiplication de semences de sorgho ont fortement progressé, passant de 283 hectares en 2016 à 945 hectares en 2021. Cette évolution répond à l’augmentation des surfaces cultivées.

Si on a pu observer récemment une certaine tension sur les disponibilités en semences, les quelque 120 agriculteurs-multiplicateurs français ont relevé le défi d’approvisionner le marché. La production de semences est ainsi passée de 7.312 quintaux en 2016 à 12.870 quintaux en 2020.

Formation de techniciens agréés sorgho – © SEMAE / Pierre Liotard

Les différents acteurs concernés par la production de semences de sorgho sont réunis au sein de la Section « Maïs et sorgho » de SEMAE, l’interprofession des semences et plants. Ainsi, les sélectionneurs, les entreprises semencières, les agriculteurs-multiplicateurs, les distributeurs et les utilisateurs organisent ensemble la production et la commercialisation de semences, aussi bien sur les plans technique et réglementaire qu’en matière de communication. Cette instance assure également la concertation permanente entre les professionnels et les pouvoirs publics.

Les industriels des semences de sorgho adhèrent à la Section « Maïs et sorgho » de l’UFS (Union française des semenciers) qui a pour mission d’assurer la concertation et les échanges entre les entreprises, de promouvoir le marché des semences de sorgho et de représenter ses adhérents auprès des instances réglementaires et politiques et notamment au sein de l’interprofession des semences et plants. Ensemble, ils gèrent la production française et contribuent au développement des marchés.

La FNPSMS (Fédération nationale de la production des semences de maïs et de sorgho) est l’interprofession qui rassemble tous les acteurs engagés dans la production de semences de maïs et de sorgho en France : les entreprises semencières et les agriculteurs-multiplicateurs.

Les agriculteurs-multiplicateurs de semences de sorgho sont organisés en syndicats régionaux ou départementaux, regroupés au sein de l’AGPM. Les syndicats départementaux ont pour mission de défendre les intérêts des agriculteurs-multiplicateurs, de les assister, de les informer et de négocier les contrats et leur répartition avec les établissements producteurs. Ce sont également eux qui forment les techniciens agréés qui contrôlent les cultures de semences de sorgho en cours de multiplication, par délégation du SOC (Service officiel de contrôle et de certification).

L’association Pro-Sorgho et l’organisation Sorghum ID jouent un rôle essentiel dans la promotion et le développement de la culture.

Parcelle d’essai de variétés de sorgho – © SEMAE / Anonyme

Aujourd’hui, la filière française des semences de sorgho se trouve confrontée à deux enjeux principaux :

• Répondre aux besoins du marché français et développer les marchés extérieurs.
  Malgré les augmentations de surfaces et de production observées ces dernières années, la France importe davantage de semences de sorgho qu’elle n’en exporte. Elle a recourt aux importations car toutes les variétés ne peuvent pas être multipliées sur son territoire, principalement en raison des conditions climatiques. Par son climat méditerranéen, l’Espagne est mieux placée pour certaines productions et les surfaces en multiplication y ont fortement augmenté.

• Répondre aux attentes de la société en créant des variétés plus respectueuses de l’environnement.
  Plante économe en eau et en intrants (engrais, produits phytosanitaires, interventions culturales), le sorgho peut constituer une réponse au nouveau défi de l’agriculture : produire des cultures saines et rentables, tout en respectant l’environnement.