Ressources pédagogiques de la filière semences
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La balance commerciale des semences potagères

Chaque année, à partir des statistiques des douanes, l’interprofession analyse le marché des semences et plants, au niveau des chiffres d’affaires, des exportations, des importations et de la balance commerciale globale. Les données économiques évoluent chaque année en fonction des échanges internationaux, des tonnages et des prix.

Cette analyse est réalisée globalement, pour l’ensemble des semences et plants, mais aussi par catégories : Céréales, Maïs et Sorgho, Graminées, Légumes et Trèfles, autres Fourragères, Betteraves, Pommes de terre, Plantes Oléagineuses et à Fibres, Légumes secs, Potagères et Florales.

LE CHIFFRE D’AFFAIRES

En 2020-2021, les semences potagères totalisent un chiffre d’affaires de 755 millions d’euros. Elles représentent 21 % du poids économique de la filière française des semences (toutes espèces).

Le chiffre d’affaires du secteur semences est évalué à 3,53 milliards d’euros pour la campagne 2020-2021, en progression de 7 % par rapport à il y a 5 ans.

Cette croissance est portée très majoritairement par les exportations. Toutes semences confondues, elles représentent 54 % du chiffre d’affaires total, mais elles sont à un niveau supérieur dans certains secteurs comme les oléagineux (73 %), les potagères (70 %) et le maïs (64 %).

Cette croissance des exportations a deux raisons principales :

– Les entreprises étrangères produisent en France pour approvisionner le marché européen. En effet, notre territoire est très attractif par la qualité de l’organisation de la filière semences, la compétence des agriculteurs-multiplicateurs et la qualité sanitaire des régions de production.

– L’efficacité de la création variétale qui intéresse les agriculteurs français et européens, et pour certaines espèces des agriculteurs du monde entier.

LES EXPORTATIONS DE SEMENCES POTAGÈRES ET FLORALES

Pour les semences potagères et florales, elles ont représenté 527 millions d’euros en 2020/2021 (soit 27 % de l’ensemble des exportations de semences et plants).

L’Espagne (90 millions d’euros), l’Italie (82 millions d’euros) et les Pays-Bas (66 millions d’euros) sont les principaux clients. Sur les Pays tiers, le Mexique représente 24 millions d’euros, suivi des États-Unis (21 millions d’euros), du Maroc (16 millions d’euros) et de la Turquie (11 millions d’euros).

LES IMPORTATIONS DE SEMENCES POTAGÈRES ET FLORALES

De l’Union européenne, les importations proviennent principalement des Pays-Bas (103 millions d’euros), de l’Allemagne (11 millions d’euros) et de l’Espagne (7 millions d’euros). Pour les Pays tiers, 22 millions de semences potagères et florales ont été importées de Chine, 15 millions des États-Unis et 13 millions du Chili.

LA BALANCE COMMERCIALE

Pour les semences potagères et florales, la France est le premier pays producteur de l’Union européenne et le second pays exportateur au niveau européen et mondial. La balance commerciale est positive de 288 millions d’euros pour les semences potagères et florales.

Au total, en 2020-2021, pour l’ensemble des semences et plants, la balance commerciale dépasse le milliard d’euros (1 106 millions d’euros dont 1 918 millions d’euros d’exportations et 812 millions d’euros d’importations).

LES ATOUTS DE LA FRANCE POUR LES SEMENCES POTAGÈRES

L’augmentation de la consommation de légumes au niveau mondial, et plus particulièrement en Asie qui représente les trois quarts de la production mondiale, a pour conséquence une demande accrue en semences. Pour chaque espèce, les entreprises semencières produisent dans quelques pays pour alimenter le marché mondial. La position de la France est privilégiée pour des espèces comme la betterave, la carotte, l’oignon, le persil, la pomme de terre, le maïs…

LES ACTIONS DE COOPÉRATION INTERNATIONALE

SEMAE met son expertise à la disposition des pays tiers pour améliorer et diversifier leurs productions végétales. L’interprofession se mobilise aussi pour que des pays adoptent des référentiels internationaux pour la certification des semences et plants, l’accréditation des laboratoires d’analyse et l’adoption du système UPOV de propriété intellectuelle.

Par ailleurs, l’Afrique et une partie de l’Asie ont des filières semencières très peu développées et fragiles. C’est pourquoi l’Interprofession est engagée depuis longtemps à la structuration des secteurs semenciers par la création d’associations professionnelles de semenciers au niveau national (Vietnam, Népal, Sénégal, Burkina Faso, Niger, Mali, Mauritanie, Côte d’Ivoire, Kenya) ou continental (l’association Africaine AFSTA et l’association Asie-Pacifique APSA).

DES INVESTISSEMENTS IMPORTANTS DANS LA RECHERCHE

Pour l’ensemble des semences et plants, le budget recherche a augmenté de 54 % en 10 ans.

Ce ratio est très élevé sachant que selon l’INSEE, la dépense de recherche développement de la France est de 2 % du PIB national. Le secteur des semences atteint 11 % de son budget recherche par rapport à son chiffre d’affaires, très proche de l’industrie pharmaceutique (15 %). Les budgets « recherche » les plus élevés sont pour les potagères (105 M€) et le maïs (94 M€).  Pour les potagères, le nombre d’espèces faisant l’objet de recherche est important.

Les entreprises ayant une activité de sélection ont augmenté leur budget « recherche » au prorata de la progression de leur chiffre d’affaires. Cette progression se traduit par une forte progression des effectifs et la généralisation de technologies plus performantes et plus coûteuses (marquage moléculaire, phénotypage haut débit…).

La filière semences et plants est ainsi un secteur stratégique à la recherche de jeunes et nouveaux talents !