Ressources pédagogiques de la filière semences
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La qualité des semences potagères

La qualité des semences détermine en grande partie la réussite des cultures, au niveau de la qualité des produits, des rendements et de la commercialisation.

LA QUALITÉ DES SEMENCES POUR LES JARDINIERS AMATEURS

Le sachet de semences offre des garanties sur la qualité des semences – © iStock / Anna Solovei

La semence est le point de départ de toute culture. Sa qualité est essentielle. Toutefois, la semence doit être placée dans les meilleures conditions de levée : type de sol, préparation du lit de semence, niveaux de température et d’humidité. Son développement va ensuite dépendre de l’adaptation de l’espèce et de la variété à la saison et à l’entretien de la culture.

Le jardinier amateur doit donc gérer toutes ces conditions et choisir les variétés les mieux adaptées. Parallèlement, toutes les réglementations ont été mises en place pour lui garantir la qualité des semences qu’il achète et lui donner toutes les informations nécessaires à la réussite de la culture.

– La réglementation
Pour un jardinier amateur, il est difficile de distinguer précisément la qualité d’une semence. La variété est impossible à identifier et, dans la plupart des cas, on ne peut pas connaître la faculté germinative et l’état sanitaire d’une semence. Il est donc essentiel qu’une semence commercialisée soit « saine, loyale et marchande ».

– Des variétés garanties par le catalogue
Pour pouvoir être commercialisées, les variétés des espèces potagères les plus importantes (une quarantaine d’espèces) doivent être inscrites au Catalogue commun des variétés des espèces de légumes. Ce Catalogue européen regroupe les variétés inscrites dans les catalogues des différents Etats membres de l’Union européenne. Le jardinier amateur a ainsi le descriptif des variétés qu’il achète.

– Des informations sur les sachets de semences
Pour le jardinier amateur, les semences sont commercialisées sous forme de petits sachets de graines qui présentent des informations obligatoires : nom de l’espèce et de la variété, grammage du contenu (en grammes ou en nombre de graines). Sur les sachets, des conseils pratiques portent sur la date de semis, de récolte, la profondeur de semis, le mode de semis, la distance entre les plantes et les rangs, éventuellement l’exposition, l’éclaircissage et l’entretien de la culture.

– La date limite d’utilisation
Les sachets doivent mentionner la date de fermeture des sachets ou la date du dernier contrôle de germination. Certains sachets portent également une date limite d’utilisation. Elle n’est pas obligatoire mais très utile pour des jardiniers qui utilisent souvent des sachets de semences à plusieurs reprises. La qualité germinative d’une semence est contrôlée et chaque espèce a une durée de vie (pour une bonne germination) différente.

-Le stockage des semences
Après l’achat des sachets de semences, le jardinier amateur doit veiller à les conserver dans les meilleures conditions. Ils ne doivent pas être conservés dans des étagères en bois aggloméré qui contient des colles toxiques aux semences.
Les sachets de semences ne doivent pas être exposés au chaud, ni à l’humidité. En effet, à l’humidité, les semences peuvent perdre leur faculté germinative.

LA QUALITÉ DES PLANTS POTAGERS

La production de plants de légumes fait l’objet d’une réglementation spécifique – © SEMAE / Karine Ramage

La commercialisation des plants de légumes est réglementée depuis 1984. Avec le développement de leur utilisation, il est apparu nécessaire d’encadrer la production. Produit vivant, le plant de légume peut en effet se dégrader rapidement, s’il n’est pas conservé dans de bonnes conditions.

La règlementation a introduit la nécessité d’un agrément pour pouvoir produire des plants. La qualité est encadrée par un règlement technique de production et la Direction de la qualité et du contrôle officiel de SEMAE assure le suivi sanitaire et le contrôle des parasites de quarantaine (les organismes de quarantaine sont des organismes nuisibles dont la dissémination peut entraîner des dommages importants).

Chaque plant est étiqueté avec la référence du producteur. Un numéro de lot auquel appartient le plant garantit la traçabilité et de retrouver la semence initiale. A la vente, un plant de légume doit être sain, sans attaque de parasites ou de maladies, sans dégâts de gel et sans blessures. La mention de la variété est obligatoire et la qualité des plants commercialisés est vérifiée par les agents des directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (DIRECCTE).

100 millions de sachets et de boîtes de semences pour les jardiniers amateurs

Les potagers en carré se développent chez les particuliers en France – © iStock / Cjp

En France, 13 millions de familles possèdent un jardin. En moyenne, la surface serait de 500 m2, ce qui est supérieur à la surface des jardins en Allemagne (350 m2), en Belgique (300 m2) et aux Pays-Bas (110 m2). Sur notre territoire, 38% des jardins auraient un espace consacré au potager, mais une majorité de foyers cultiveraient au jardin, en terrasse et au balcon… Si la surface moyenne des potagers est de 100 m2, il existe des petits jardins de 30 m2 assez nombreux et aussi des grands potagers de 300 à 500 m2 pour approvisionner la famille.

De plus en plus, se développent également des potagers en carré, plus faciles à cultiver et dont la culture se limite à des espèces à pousse rapide et qui demandent peu de surface (radis, salades, épinards, tomates, poivrons, aubergines, oignons, échalotes, plantes aromatiques et condimentaires).

Ainsi, les jardiniers amateurs achètent chaque année 100 millions de sachets et de boîtes de semences et 700 millions de plants de légumes dans 19 000 points de vente (jardineries, pépiniéristes, graineteries), et également dans les grandes surfaces de bricolage, les libres-services agricoles, la grande distribution et par correspondance.

LA QUALITÉ DES SEMENCES POUR LES MARAÎCHERS ET LES AGRICULTEURS

Les conseils pour les professionnels

Les agriculteurs et les maraîchers ont besoin de conseils indispensables à la réussite de leurs cultures. 350 techniciens des entreprises de distribution de semences et plants leur rendent visite pour leur présenter les nouvelles variétés disponibles et les méthodes de culture adaptées pour chaque légume.

L’expertise des agriculteurs-multiplicateurs

La qualité des semences produites en France est liée au savoir-faire historique des agriculteurs-multiplicateurs et aux capacités d’adaptation et d’innovation des professionnels des semences. Cette expertise française est reconnue largement au-delà de nos frontières. Ainsi, de nombreuses entreprises viennent multiplier leurs semences sur le territoire français, soit directement, soit par contrat avec des entreprises françaises de production des semences.

La délicate production de semences d’oignons hybrides

Champ de production de semences d’oignon : les fleurs appelées « ombrelles » vont être récoltées et donneront des graines – © SEMAE / Anonyme

L’agriculteur-multiplicateur doit d’abord placer en terre les bulbes d’oignons dans une position bien précise. Il assure ensuite la mise en place de 4 à 10 ruches par hectare qui vont favoriser la pollinisation. A l’approche de la récolte, les agriculteurs contrôlent régulièrement l’ouverture des fleurs appelées « ombelles ». En effet, deux jours de retard dans la récolte entraînent une perte importante de graines tombées au sol. La récolte se fait à la main en 3 jours maximum et demande des équipes de 12 à 15 personnes par hectare. Les ombelles doivent être manipulées très délicatement. Une fois récoltées, elles ne peuvent pas rester plus de deux heures sans être ventilées. Elles sont ensuite séchées pendant 4 à 6 semaines avant de procéder au battage, une opération délicate car la graine est très fragile.

 

Une pureté variétale et une qualité sanitaire assurées par l’isolement des cultures

Pour certaines espèces, la fécondation croisée entre les plantes peut entraîner des croisements indésirables, sur de grandes distances, qui vont dégrader la pureté variétale. C’est le cas par exemple pour les betteraves du genre Beta : betteraves potagères, betteraves sucrières et fourragères. Des zones protégées permettent d’isoler les cultures de multiplication de semences, grâce à la mise en place et un suivi par cartographie de chaque type Beta.

De telles zones ont été créées également pour la production des semences de maïs et de tournesol. De même, des zones protégées sont utilisées pour un isolement sanitaire et éviter que les productions de semences soient contaminées. C’est le cas par exemple pour les productions de haricots menacées par des maladies bactériennes (appelées graisse).