Ressources pédagogiques de la filière semences
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Les atouts environnementaux du colza

INTÉRÊT DU COLZA DANS LA ROTATION

L’alternance des cultures et l’éloignement entre deux cultures de colza dans la rotation sont généralement un atout pour le rendement et la qualité des récoltes comme pour les performances environnementales.

En effet, les rotations diversifiées vont de pair avec une diminution de la pression des adventices, maladies et ravageurs. Elles permettent donc de réduire les quantités de produits phytosanitaires épandues, tout en assurant un meilleur contrôle des bioagresseurs, et aussi d’utiliser des matières actives dont les modes d’action diffèrent.

Le colza est une culture annuelle à cycle très long, semée l’été et récoltée l’été suivant. Nous l’avons déjà vu, le colza, par son effet précédent, élève le potentiel de rendement des céréales qui lui succèdent, facilite le contrôle des maladies et aide à mieux maîtriser le salissement des parcelles.

UN BON PIÈGE À NITRATES

A l’automne, le jeune colza valorise bien les apports d’effluents d’élevage – © SEMAE

A l’automne, le jeune colza valorise bien les apports d’effluents d’élevage – © SEMAE

Le colza d’hiver est la culture annuelle qui a la plus forte capacité à absorber, et donc à valoriser, l’azote minéral issu des effluents organiques. Les quantités absorbées pendant l’automne sont autant de nitrates qui ne seront pas lessivés pendant l’hiver.

Un semis précoce, dès la fin août, donne au colza le temps de prélever l’azote disponible dans le sol à l’automne, avant l’arrêt de sa croissance provoqué par le froid de l’hiver. Les colzas semés tôt ont parfois absorbé jusqu’à 150 kg d’azote à la fin de l’automne. Si la culture précédente laisse un reliquat d’azote important, le colza pourra le valoriser et limitera fortement les pertes par lixiviation en hiver. La fertilisation azotée apportée au printemps s’en trouve d’autant plus réduite.

Le colza en interculture et les repousses de colza qui lèvent après la moisson sont de bons pièges à nitrates. Ils absorbent entre 40 et 70 kg d’azote par hectare selon qu’ils sont détruits avant le semis du blé ou avant une culture de printemps.

L'INTÉRÊT DES ROTATIONS DIVERSIFIÉES

Introduire un colza dans une rotation présente nombre d’avantages : un rendement supérieur pour la céréale suivante qui se révèle moins chère à produire, une rupture dans le cycle des adventices et des maladies et une diminution de la pression des bioagresseurs, ce qui entraîne une baisse des épandages de produits phytosanitaires.

Le colza contribue également à la diminution de l’érosion (pas de sol nu en automne et hiver) et au maintien d’une diversité de faune, de flore et de paysage dans les campagnes.

Autre atout du colza, le rôle assainissant des isothiocyanates (ITC) diffusés dans le sol. Ce sont des composés libérés lors de la décomposition des glucosinolates contenus dans les plantes. On appelle ce procédé la biofumigation. Les glucosinolates contenus dans les racines ont aussi un rôle actif contre les nématodes. Des travaux ont montré que les populations d’un nématode (Pratylenchus neglectus) diminuent après un colza, bien que celui-ci soit une plante hôte.